Entre aliénation et alliance entre les hommes : le travail, « philosophie première » ?

Une contribution d’Emmanuel Gabellieri dans la revue Confluence

Résumé : Des Grecs à H. Arendt, le travail est vu comme une soumission aliénante à la nécessité, naturelle ou sociale. Mais ce n’est vrai, pour S. Weil, que si le travail, paradoxalement, est nié dans sa vérité, laquelle consiste en un acte de révélation de la réalité du monde, du pouvoir créateur du sujet, et de la coopération entre les hommes. Interdisant de le réduire à un ensemble de moyens opposés aux fins, ceci permet alors d’intégrer le travail à ce que les Anciens nommaient la « philosophie première ». De l’anthropologie du don aux « critical studies » en management, cette perspective rejoint bien des dimensions de la réflexion contemporaine en ergonomie, économie et sciences sociales. Sortant des oppositions entre « privé » et « public » ou « travail » et « action », elle rend attentif aux multiples actions et stratégies actuelles de co-construction du bien commun reposant souvent sur les partenariats entre les entreprises et leurs territoires.

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