Le marché n’a pas de morale, ou l’impossible société marchande,

Mathieu Detchessahar publie un ouvrage sur la remise en cause du marché comme mesure de toute chose et le besoin d’une éthique commune pour bâtir la société.

Mathieu Detchessahar, Le marché n’a pas de morale, ou l’impossible société marchande, Editions du Cerf, 2015, 160 pages, 14 Euros.

Disponible en librairie ou à commander sur le site Amazon, sur le site des éditions du Cerf, ou sur le site Decitre.

Pour écouter l’intervention de Mathieu Detchessahar sur radio Notre Dame.

Résumé

Longtemps le mot « marché » a servi d’étendard à tous ceux qui croyaient à la force des initiatives privées et aux vertus de la compétition. Défendre le marché, c’était combattre les illusions collectivistes, éteignoirs des libertés individuelles et génératrices de pauvreté. C’était le temps béni des clivages clairs, des lignes de partage bien établies, de Pepone et Don Camillo… Il nous faut aujourd’hui porter sur notre monde un regard dégrisé car, entre-temps, l’économie de marché a engendré la société de marché. Dans cette société, le marché est la mesure de toute chose. Tout ce qui est économiquement efficace est considéré comme bon. Au crépuscule des anciens idéaux, la société de marché propose une ultime idole : l’économie comme horizon de tous nos besoins et solution à tous nos maux.

Or, le marché ne suffit pas à fonder la société. Toute société suppose une éthique commune qui permet aux personnes de se rencontrer et de bâtir des coopérations fructueuses. C’est ce bien commun qu’il s’agit de reconstruire.

Il n’y a pas de fatalité au pouvoir de l’économie sur nos vies. Mais il ne suffit pas de s’en indigner ou de s’en atterrer. Encore faut-il changer de paradigme. C’est à cette révolution qu’invite le pape François. C’est cette transformation que propose la pensée sociale de l’Église. C’est cette mutation qu’explique et défend ici Mathieu Detchessahar, en bataillant au nom de l’éthique en politique. À l’heure où les mirages du marché tournent aux cauchemars de l’inégalité et où la finance prend le pas sur la décence, cet essai vif et flamboyant contre le libéralisme effréné montre que les altermondialistes les plus radicaux sont peut-être bien catholiques.

Un livre appelant des débats rénovés, de nouvelles alliances, un sursaut commun.

L’AUTEUR

Docteur en gestion, agrégé des universités, Mathieu Detchessahar est professeur à l’Institut d’économie et de management de l’université de Nantes. Il est membre fondateur du Groupe de recherche anthropologie chrétienne et entreprise (GRACE). Pour voir son profil.

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